Les Mutualités chrétiennes veulent traduire les objectifs en actes
Les mutualités chrétiennes (MC) saluent la sélection des cinq objectifs de soins de santé par le Conseil général de l’Inami. Elles y voient une réforme attendue de longue date, permettant enfin d’aligner les priorités politiques avec les besoins réels des patients.
« Je suis convaincu qu’un système de santé plus performant, plus juste et plus humain est possible », déclare Luc Van Gorp, président des MC, qui revendique l’implication active de la CM depuis les premières discussions. « C’est pourquoi nous avons soutenu cette nouvelle approche dès le début. »
La Commission des objectifs de soins de santé (Coss), créée par la loi du 6 novembre 2023, a en effet été conçue pour rompre avec une logique de pilotage par silos. Pour Luc Van Gorp, cette rupture est claire : « La question n’est plus de savoir combien chaque groupe professionnel a reçu par le passé, mais de déterminer ce dont chaque patient a besoin pour être réellement bien soigné. »
Trois priorités, trois revendications
Les mutualités chrétiennes soutiennent pleinement les trois objectifs jugés prioritaires par le Conseil général : l’accessibilité, la structuration de la première ligne et la prévention. Mais elles ne se contentent pas d’un accord de principe : elles formulent des propositions concrètes pour que ces priorités se traduisent effectivement sur le terrain.
Sur le volet de l’accessibilité financière, les MC appellent à la création d’un nouveau statut de patient protégé, inspiré de celui des patients atteints de maladies chroniques. Ce statut combinerait plusieurs mécanismes : une meilleure protection contre les restes à charge, un accompagnement personnalisé, et une réduction du ticket modérateur. Luc Van Gorp insiste : « Trop de patients renoncent encore à des soins essentiels simplement parce qu’ils ne peuvent pas se les payer. Cela ne peut plus rester un détail dans la politique de santé. »
Concernant la première ligne, les MC plaident pour le développement de plans de soins individualisés, construits à partir des objectifs de vie des patients et intégrant leurs réalités sociales, écologiques et numériques. La coordination avec la deuxième ligne doit être renforcée, notamment pour les patients chroniques ou en situation de multimorbidité. « Un bon système de santé accompagne, ajuste, conseille. Il ne doit pas devenir un labyrinthe qui ajoute du stress ou des tracas financiers au parcours du patient », prévient Luc Van Gorp.
Enfin, en matière de prévention, les mutualités chrétiennes appellent à renforcer les campagnes de dépistage (notamment pour les cancers liés au tabac, du côlon et du col de l’utérus), à promouvoir activement les comportements favorables à la santé, et à investir davantage dans la recherche sur les déterminants de santé. « La meilleure maladie, c’est celle que vous n’attrapez pas », martèle Luc Van Gorp. « La prévention doit devenir une priorité politique et budgétaire. »