PrEP à la demande : pour les femmes, un jour en plus serait mieux

Mai 2025 - Une étude de modélisation suggère que la PrEP à la demande associant TDF/ emtricitabine assure un bon niveau de protection pour les femmes cisgenres ayant des relations sexuelles vaginales contestant, en cela, les hypothèses précédentes selon lesquelles cette approche ne convient qu'aux personnes ayant des relations sexuelles anales. L’étude révèle, de plus, que les femmes auraient besoin d'un jour supplémentaire de dosage par rapport au régime recommandé pour les HSH, homosexuels et bisexuels.
Les résultats de l’étude ont été présentés, lors de la CROI, par le Dr Mackenzie Cottrell (Université de Caroline du Nord) qui a développé avec son équipe un modèle d’évaluation mathématique basé sur les données issues de plusieurs études évaluant l'absorption et la clairance des antirétroviraux au sein de différents types de tissus. Le modèle aborde surtout les principales différences pharmacologiques affectant les femmes. Les taux de ténofovir et de son métabolite sont 10 à 50 fois plus faibles dans les voies génitales féminines que dans le rectum, et retombent aussi plus rapidement en dessous de la concentration nécessaire pour prévenir une contamination par le VIH.
Alors que le schéma posologique standard « 2-1-1 » (une double dose avant les rapports sexuels, suivie de doses simples 24 et 48 heures plus tard en cas de rapport suspect) est recommandé pour les personnes ayant des relations sexuelles anales, le constat selon lequel les concentrations efficaces au sein des tissus génitaux féminins sont plus bas a mené les investigateurs à suggérer que les femmes gagneraient en protection avec une approche de type « 2-1-1-1 ».
Selon le modèle mathématique, le dosage 2-1-1 préviendrait environ 80 % des infections à VIH chez les femmes dans les cinq jours suivant l'exposition. L'ajout d'une quatrième pilule (posologie de 2-1-1-1) augmenterait l'efficacité à 94 % dans les six jours suivant l'exposition, la protection étant maintenue à 80 % jusqu'au septième jour. L'augmentation à des doses doubles sur les quatre jours (2-2-2-2) ne ferait en fait que prolonger le niveau d'efficacité de 94 % d'un jour de plus. Comme il s’agit là d’une modélisation, il est bien évident que ces résultats devront être testés dans le cadre d’un essai clinique.
Réf : Dumond JB et al. Abstract 157, CROI 2025, San Francisco.