Du danger des écrans et des réseaux sociaux

Dans une lettre ouverte, d'éminents médecins spécialistes issus de diverses disciplines scientifiques lancent un appel urgent aux ministres du gouvernement flamand pour demander un plan d'action face à l'impact négatif de l’utilisation des écrans et des réseaux sociaux sur les enfants et les ados.
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Nous, groupe de scientifiques et de praticiens issus de diverses disciplines, lançons un appel urgent à une action contre la crise croissante de santé et de bien-être provoquée par l’usage excessif et inapproprié des écrans et des réseaux sociaux chez les enfants et les jeunes.
Les enfants accèdent de plus en plus tôt à un smartphone et aux réseaux sociaux. Cela entraîne des effets négatifs sur leurs performances scolaires, leur santé mentale et physique. De nombreuses études démontrent que cette surexposition contribue aux troubles du sommeil, problèmes de concentration, anxiété, dépression, obésité, et perturbe le développement émotionnel et social. En outre, ils sont exposés à des contenus en ligne nocifs : pornographie, cyberharcèlement et radicalisation. L’approche actuelle, centrée sur l’éducation aux médias et la surveillance parentale, est insuffisante.
Nous demandons donc au gouvernement flamand de :
1. Réviser d’urgence les avis officiels concernant les réseaux sociaux, smartphones et usage des écrans chez les enfants et les jeunes sur base des nouvelles connaissances scientifiques.
2. Créer un groupe d’experts, incluant des praticiens, pour formuler des mesures politiques concrètes.
3. Soutenir une réglementation européenne plus stricte envers les entreprises technologiques (limiter les algorithmes addictifs, renforcer leur responsabilité).
4. Augmenter l’âge minimum d’accès aux réseaux sociaux à 16 ans, comme en France et en Australie.
5. Lancer une vaste campagne de sensibilisation pour informer les parents des risques et les soutenir dans la gestion des écrans.
6. Intégrer dans l’enseignement des objectifs sur l’usage sain des écrans et des réseaux sociaux.
7. Protéger activement les enfants les plus vulnérables (moins de 12 ans, jeunes en situation de précarité ou vulnérables).
Nous ne rejetons pas la technologie numérique, mais nous constatons que les enfants ne sont pas suffisamment protégés contre ses effets néfastes. Ils ont droit à un développement sain, et il est du devoir des autorités de le garantir.
Parmi les signataires : Dr Compernolle, Pr De Wachter, Pr Steven Laureys, Dre Sofie Crommen, Pr Kirschner, Dr Binu Singh et Pr Steyaert.