Les hôpitaux et maisons de repos exposés à des niveaux de dioxyde d'azote trop élevés, selon une asbl
Les établissements de soins de la capitale sont exposés à des niveaux de pollution au dioxyde d'azote produit pour moitié par la pollution automobile, supérieurs à la recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé. C'est l'ASBL bruxelloise Chercheurs d'air qui le révèle lundi, sur foi d'une étude de la problématique.

La totalité des 133 établissements de santé bruxellois dont l'ASBL a analysé l'exposition sont trop pollués au NO2. "Un site connaît une concentration moyenne annuelle plus de 3 fois supérieure à la recommandation de l'OMS. Vingt-cinq sites sont exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l'OMS. Les autres (107 sites) sont au-delà de cette ligne d'au moins une fois, fait valoir le rapport d'étude de cette association née à Bruxelles dans la foulée du dieselgate.
Dans son rapport diffusé lundi, l'ASBL rappelle que Bruxelles fait partie des villes européennes les plus polluées au dioxyde d'azote (NO2). Le trafic routier est responsable d'une grande partie de ce problème. Il émet 23% des particules très fines (PM2.5) et 47% des oxydes d'azote (NOx).
25 sites concernés
Chercheurs d'air souligne que la pollution de l'air peut causer ou aggraver de nombreux problèmes de santé. Sa présence est donc très problématique autour des établissements de santé (hôpitaux, cliniques et Maisons de Repos et de Soins), où des personnes vulnérables sont censées guérir.
L'ASBL a basé son rapport sur un screening des établissements de santé de la capitale par le logiciel Sirane de modélisation de la pollution atmosphérique en milieu urbain développé par le Laboratoire de Mécanique des Fluides et d'Acoustique de l'Ecole Centrale de Lyon. Ce logiciel a été adapté à la Région bruxelloise par l'Université Catholique de Louvain (UCLouvain), en collaboration avec Bruxelles Environnement et avec le soutien de Bloomberg Philanthropies.
Parmi les 25 sites exposés à des niveaux de pollution entre deux et trois fois au-dessus du seuil de l'OMS à Bruxelles, l'ASBL cite la polyclinique du Lothier; les deux sites de la clinique Saint-Jean; - Site Botanique; le Centre médical Parc Léopold; la clinique de la Basilique; les deux sites du CHU Saint-Pierre; le centre médical Europe-Lambermont.
Modèle prudentiel
Selon Chercheurs d'air, les résultats de cette analyse sont prudents. Ainsi, le modèle MuSti a été utilisé pour estimer le trafic routier. Or ce modèle ne simule que le trafic en Région de Bruxelles-capitale ce qui exclut une grande partie du ring, qui se trouve en Flandre. Il est donc probable que les établissements de santé qui se trouvent à proximité du ring soient plus pollués.
"Ce constat doit servir de nouvelle sonnette d'alarme et inciter nos élus à renforcer ou mettre en place rapidement des mesures qui permettent de lutter efficacement contre la pollution de l'air. Nous demandons en priorité de maintenir le calendrier final de la LEZ, à savoir, la sortie du diesel d'ici 2030 et la sortie du thermique d'ici 2035", a insisté l'ASBL.
Celle-ci plaide pour d'autres mesures comme la création de rues scolaires, l'aménagement de quartiers apaisés, l'optimisation des livraisons à domicile ou le développement de l'autopartage qui "peuvent également aider à lutter contre la pollution de l'air en Région bruxelloise".