Le personnel de Saint-Pierre réclame des réponses concrètes après l'agression de soignants
Un mois après l'agression à l'arme blanche de deux soignants au sein des urgences de l'hôpital Saint-Pierre, à Bruxelles, les équipes du service tirent à nouveau la sonnette d'alarme. Dans une "lettre ouverte des infirmiers et infirmières urgentistes" publiée mardi, elles interpellent "celles et ceux qui ont le pouvoir d'agir".

Dans cette carte blanche, les soignants et soignantes dénoncent un climat de violence devenu quotidien, et appellent les autorités - responsables politiques, dirigeants d'institutions, autorités de tutelle - à un sursaut. "Nous demandons aujourd'hui un financement à la hauteur de l'enjeu : moderniser les urgences, renforcer notre dispositif avec une présence permanente d'agents de sécurité, et protéger celles et ceux qui protègent", écrivent-ils.
Pas un fait isolé
Le 19 juin, deux infirmiers avaient été blessés par un patient dans le service des urgences. L'un des soignants avait été grièvement atteint. L'Union générale des infirmiers de Belgique s'était alors dite "profondément choquée" et avait exhorté les autorités à prendre des mesures structurelles contre la violence en milieu hospitalier.
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Le personnel de Saint-Pierre insiste : cette attaque ne constitue pas un fait isolé. Les soignants évoquent un sous-effectif chronique, une saturation constante des services, des agressions verbales et physiques et une absence criante de moyens. Ils réclament également un accès égalitaire aux soins pour tous, une coordination renforcée entre les services médicaux, sociaux et psychiatriques, ainsi qu'une revalorisation salariale.
L'avenir du milieu hospitalier en jeu
C'est "l'avenir même du milieu hospitalier" qui est en jeu, soulignent les infirmières et infirmiers de cet hôpital logé au cœur des Marolles, quartier populaire de la capitale.
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"Travailler à Saint-Pierre, c'est une mission choisie avec le cœur. Mais nous n'avons pas choisi de risquer notre vie pour l'exercer", concluent les signataires. Ces derniers appellent à une action immédiate car "il est minuit passé pour le monde infirmier".