Projet pilote de soins en néerlandais à Bruxelles
La Clinique Saint-Jean (Bruxelles) veut renforcer le bilinguisme
À partir d'aujourd'hui, le personnel de la Clinique Saint-Jean à Bruxelles peut faire tester sa connaissance de l'autre langue nationale et suivre des cours de langue pendant les heures de travail. Ce projet pilote vise à améliorer le multilinguisme dans les soins de santé.
C'est la première fois qu'une "mesure de référence" du bilinguisme dans un établissement de soins bruxellois est effectuée. Cela devrait donner une image objective de la situation linguistique actuelle dans l'hôpital privé.
Cours de langues et prime au bilinguisme
Pour améliorer leur connaissance de l'autre langue nationale, les membres du personnel - du personnel d'accueil aux médecins - peuvent suivre des cours de langue pendant leurs heures de travail, en collaboration avec l'OVE à Bruxelles. Une prime au bilinguisme, comprise entre 200 et 800 euros par an, est également prévue pour ceux qui atteignent le niveau linguistique requis.
La mesure de référence sera répétée tous les deux ans pour mesurer les progrès accomplis.

Les tests de néerlandais sont organisés par la Maison du Néerlandais avec le soutien de la ministre flamande de Bruxelles, Cieltje Van Achter. Le projet s'inscrit dans le cadre du ToTaalplan Nederlands, qui vise à renforcer la position du néerlandais dans la capitale.
"Un patient aidé dans sa propre langue comprend mieux ce qui se passe, se sent plus en sécurité et contrôle mieux sa santé", a déclaré Mme Van Achter lors de la présentation du projet. "S'il est couronné de succès, ce projet pourrait servir d'exemple et de levier pour d'autres hôpitaux bruxellois.
Un bilinguisme fonctionnel
Il est intéressant de noter qu'en tant qu'hôpital privé, Saint-Jean n'est pas légalement obligée de travailler de manière bilingue (en dehors du service des urgences). "Nous optons consciemment pour un bilinguisme fonctionnel au sein de notre institution - non pas par obligation, mais par conviction", déclare Alexandre Deschuymere, directeur général.
Alexandre Deschuymere souligne également la grande diversité de la population bruxelloise, où plus de 140 langues sont parlées. Saint-Jean emploie six médiateurs interculturels qui maîtrisent ensemble 18 langues. Pour les autres langues étrangères largement parlées, des médiateurs externes sont déployés via des outils en ligne.
"La communication joue un rôle crucial dans le maintien et le rétablissement de la santé", explique Caroline Goossens, infirmière spécialisée dans les soins du sein à la Kliniek Sint-Jan. "En particulier dans le cas d'un diagnostic comme celui du cancer du sein, il est essentiel de pouvoir informer la patiente et ses proches dans leur propre langue. Les patientes qui ne parlent ni le français ni le néerlandais se font parfois accompagner d'un enfant qui sert d'interprète, ce qui est loin d'être idéal."