Le CHU Charleroi-Chimay simule une attaque sur un dancing
Le CHU Charleroi-Chimay a accueilli sur le site de l’hôpital civil Marie Curie une journée technico-pratique dédiée à la médecine d'urgence pour, en l’espèce, se préparer à une éventuelle attaque terroriste de grande ampleur dans une boîte de nuit. Ce dans le cadre du Trauma Center qui existe depuis 2019. La presse y était conviée.
Soucieux d’offrir une formation continue à son personnel médico-soignant, le CHU Charleroi-Chimay a accueilli le 28 novembre dernier une journée théorico-pratique dédiée à la médecine d’urgence (Tactical Emergency Casualty Care).
Des formateurs des pompiers CET, de la police et des urgences ont approfondi les connaissances de leur personnel médical, infirmier et ambulancier.
Les journalistes ont pu jouer leur propre rôle – qui peut parfois gêner les secouristes en situation réelle, faut-il le dire.
La matinée a été dédiée à la théorie : principes, phases, présentation du MARCH (Massive hemorrhage, Airway, Respiration, Circulation, Hypothermia) ainsi qu’aux principes du CET et du zonage, à savoir la gestion des soins dans des environnements à hauts risques.
Exercices pratiques
La séance de l’après-midi, pour laquelle le personnel ne savait pas totalement à quoi s'attendre, était dédiée à des exercices pratiques, notamment une simulation d’attentat (vraisemblablement terroriste même si ce mot est devenu lointain) dans une boîte de nuit. C’est pourquoi la simulation s’est déroulée dans un environnement de néons, plutôt sombre et avec une musique relativement assourdissante - rock et pop. Le personnel médico-soignant a été placé en situation de stress (fumigènes, bruits, fausses victimes,…) et est intervenu dans un contexte proche de la réalité sans pour autant reproduire la panique de ce type d’attaque, bien évidemment. Les journalistes ont pu, en quelque sorte, jouer leur propre rôle – qui peut parfois gêner les secouristes en situation réelle, faut-il le dire. Il fallait en effet enjamber les "victimes" et se terrer dans un coin, le tout dans une atmosphère quelque peu viciée.
Cette formation s’inscrit dans la volonté du CHU Charleroi-Chimay d’accroître encore les performances de son Trauma Center, reconnu comme tel depuis déjà six ans par l’organisme européen Cert-IQ (Trauma DGU). Ce Centre est spécialisé dans la prise en charge rapide, efficiente et multidisciplinaire des patients polytraumatisés.
Cette certification n’est pas anecdotique : elle valide que l’hôpital répond aux standards les plus exigeants en matière de prise en charge des patients polytraumatisés, notamment la rapidité de mobilisation des équipes, la disponibilité 24h/24 des spécialistes clés (anesthésie, chirurgie viscérale, orthopédie, neurochirurgie, imagerie, réanimation…), les protocoles standardisés basés sur les best practices internationales et la participation au registre européen de traumatologie (TraumaRegister DGU®). Ce dernier permet de comparer ses performances avec celles de centres de référence étrangers. Seuls quelques hôpitaux belges possèdent ce type de reconnaissance internationale.
La simulation s'inscrivait dans un contexte où on reparle d'attentats et même de guerre. Sur le mode de l'adage un peu éculé mais toujours actuel : mieux vaut prévenir que guérir. On ne peut que souhaiter voir émerger d'autres initiatives de ce type dans tout le pays.
