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Sevrage des somnifères : les pharmaciens obtiennent une nouvelle mission permanente

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Le gouvernement fédéral a décidé de pérenniser l'aide au sevrage des somnifères par les pharmaciens. Initiée en 2023 sous forme de projet pilote, cette initiative devient désormais une mission structurelle.

Concrètement, les patients qui souhaitent réduire leur consommation de benzodiazépines ou de médicaments apparentés (" Z-drugs ") pourront continuer à bénéficier, gratuitement, de l'accompagnement de leur pharmacien. Cette mesure doit être adoptée ce vendredi en Conseil des ministres, sur proposition du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit). Elle s'inscrit dans la volonté du gouvernement de lutter contre la consommation excessive de somnifères en Belgique, qui concerne encore environ 2,1 millions de personnes.

Initiative séduisante

Depuis février 2023, les pharmaciens peuvent accompagner les patients à l'aide de préparations magistrales contenant des doses dégressives de médicaments, sur base d'une prescription médicale. Trois protocoles sont proposés, en 5, 7 ou 10 étapes, adaptés à chaque patient.

L'initiative a séduit : selon les chiffres fournis par le cabinet Vandenbroucke, plus de 11.000 patients se sont déjà inscrits. Un an après son lancement, 6.527 personnes avaient entamé un protocole. L'Inami y consacre désormais un budget annuel de 878.000 euros.

" Ce service doit rester accessible gratuitement dans toutes les pharmacies, et ne plus dépendre d'une reconduction annuelle ", justifie le ministre. Il rappelle que les somnifères, en cas d'usage prolongé, peuvent induire dépendance, somnolence diurne, chutes chez les personnes âgées, ou encore pertes de mémoire.

Réserves dans le corps médical ?

Mais cette évolution ne sera pas sans susciter des critiques. Ce type de suivi ne relève-il pas avant tout de la médecine générale ? Le sevrage est une démarche thérapeutique qui implique en principe une évaluation clinique régulière et une relation de confiance entre médecin et patient.

Dans les rangs syndicaux, certains pourraient exprimer la crainte d'un nouveau " glissement de compétences " au profit des pharmaciens, sans que ceux-ci ne disposent de l'ensemble des informations médicales nécessaires. Ce n'est pas parce qu'un patient retire des gélules à doses décroissantes qu'il est psychologiquement prêt à arrêter...

La prescription initiale reste le fait du médecin généraliste.

Le ministre se veut donc rassurant : la prescription initiale reste le fait du médecin généraliste. Le pharmacien, lui, intervient uniquement dans l'exécution technique et l'accompagnement de proximité. Vandenbroucke défend par ailleurs une vision plus intégrée des soins, et insiste sur l'importance d'un premier recours en santé mentale renforcé.

Cette mesure s'inscrit dans une politique plus vaste visant à réduire le recours systématique aux traitements médicamenteux pour les troubles du sommeil. Le ministre rappelle que les troubles du sommeil sont souvent liés à des problèmes sous-jacents - stress, dépression, anxiété - qui nécessitent une prise en charge plus globale.

Il promet à ce titre de renforcer les soins de santé mentale de première ligne, afin de mieux détecter les signaux précoces et d'éviter les prescriptions à long terme.

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Écrit par Nicolas de Pape

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