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Les associations professionnelles de prestataires de soins ne devraient-elles pas apprendre à marcher seules ? (Opinion)

Comme on pouvait s’y attendre, le projet du ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, de conditionner le financement public des associations de médecins au taux de conventionnement de leurs membres a suscité de vives réactions.

Qu’on ne s’y trompe pas : cette proposition est discutable et peu constructive dans un modèle de concertation.

Le pavé lancé dans la mare par le ministre risque aussi d’ouvrir un faux débat. Historiquement, les associations professionnelles de prestataires de soins qui participent aux organes de concertation de l’Inami bénéficient d’un soutien financier de l’État. Ce soutien complète les cotisations des membres que ces associations perçoivent pour assurer leur fonctionnement.

Le professeur néerlandais Ivan Pouwels, expert du monde associatif, avait déjà tiré la sonnette d’alarme il y a plus de dix ans sur ce mode de financement, surtout lorsque les associations – en partie ou en totalité – dépendent des fonds publics.

Cela les rend, selon lui, dépendantes de l’État. Seule une diversification de leur modèle de financement peut garantir la continuité et l’évolution future d’une association professionnelle. D’autant plus dans un contexte budgétaire tendu pour les pouvoirs publics.

Certaines associations professionnelles belges ont bien compris le message et ont, ces dernières années, cherché de nouvelles sources de revenus : organisation de congrès, de formations, publication de revues propres, etc. Avec succès.

Vouloir être indépendant de l’État tout en continuant à s’alimenter à sa table, ce n’est plus défendable.

Autrefois, on pouvait encore défendre l’idée d’une indépendance affichée tout en acceptant les subsides publics. Ce n’est plus possible aujourd’hui.

D’autres associations n’ont pas encore entamé cette réflexion. Elles arrivent désormais largement trop tard.

Le raisonnement de certaines d’entre elles, selon lequel leur rôle dans les processus décisionnels au niveau public leur donne un droit au financement étatique, devient presque anachronique.

Autrefois, on pouvait encore défendre l’idée d’une indépendance affichée tout en acceptant les subsides publics. Ce n’est plus possible aujourd’hui.

Une chose est certaine : le financement public sera de plus en plus sous pression. Prétendre le contraire, c’est perdre tout contact avec la réalité. Les associations professionnelles feraient bien de repenser rapidement leur modèle économique pour devenir réellement autonomes.

Cette réflexion présente un autre avantage : elle oblige aussi à envisager comment développer davantage l’association, avec de nouveaux services et avantages pour les membres.

Ou comment, en tant qu’association professionnelle, faire d’une pierre deux coups, avec un regard résolument tourné vers l’avenir.

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Écrit par David Desmet De Lavie – Stratège Healthcare & Pharma/Medtech

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