Plan hiver infections respiratoires : le SPF Santé publique évalue sa communication
Dans une démarche d'optimisation de sa communication autour du Plan hiver, le SPF note une probable saturation du grand public et des difficultés à toucher rapidement les professionnels de santé. L'administration cherche encore à améliorer sa portée auprès des populations difficiles à atteindre pour garantir le succès de la mise en œuvre.

En ce 1er juillet, ne croyez pas que le SPF Santé publique prend du bon temps au soleil. En pleine mise en œuvre du Plan chaleur, on prépare déjà le prochain Plan hiver - infections respiratoires. L'occasion, pour l'administration, d'évaluer la communication réalisée il y a quelques mois autour du Plan hiver 2024, premier du genre. Dans ce cadre, une séance organisée ce lundi 30 juin avait spécifiquement pour objectif de recueillir les retours des médias. On en a profité pour demander au SPF comment il évaluait le succès de la mise en œuvre.
Saturation du grand public
« De manière générale, on note une grande différence de traitement entre le Plan hiver et le Plan chaleur au niveau du grand public », relève Annelies Wynant, porte-parole du SPF Santé publique. « Il y a beaucoup moins d'adhésion pendant l'hiver, on a plus de difficultés à faire passer les messages. Sans doute est-ce dû à une fatigue de la communication des gestes barrières, héritées de la période covid...? Notre communication autour du code jaune a bien été suivie, mais moins au-delà (not. le passage au code orange). »
Un commentaire souvent reçu trahit effectivement une certaine lassitude et saturation du grand public. « On nous répond souvent qu'il y a trop de codes et trop de niveaux d'alerte pour tout : infections respiratoires, qualité de l'air, alertes tempêtes, vagues de chaleur... Que 'si on suit tous ces codes, on ne peut plus rien faire'. Pourtant, c'est notre job d'informer, pour ne pas arriver en code rouge (saturation des hôpitaux, NdlR). »
La difficulté d'informer les professionnels rapidement
Au niveau des professionnels de santé, le SPF juge la mise en œuvre du Plan hiver satisfaisante, celui-ci aurait été « bien suivi » par le secteur médical. On nous rapporte quand même quelques difficultés, dont celle-ci principalement : « Le personnel médical reste difficle à toucher rapidement », explique Gerlant Van Berlaer, pédiatre et Chief Medical Office au SPF Santé publique. « Il arrive que les professionnel de santé soient frustrés, à juste titre, parce qu'ils sont informés d'un changement de code par le grand public avant de l'être par les autorités. Mais les médias vont extrêmement vite, il est difficile d'éviter cela. »
Enfin, toujours concernant le Plan hiver - infections respiratoires 2024, le SPF identifie quelques populations qui restent difficile à atteindre, alors qu'elles sont aussi soit elles-mêmes à risque, soit dangereuses pour les autres. « D'une part, certaines personnes en ont simplement marre des informations et des directives, et, bien qu'elles continuent d'être informées, refusent d'entendre les recommandations du Plan hiver », note le Dr Van Berlaer. « D'autre part, on travaille à l'amélioration de notre portée en ce qui concerne la communication vers des populations spécifiques difficiles d'accès : les personnes qui ne savent pas lire, les personnes vivant dans la rue, des communautés qui vivent cloîtrées comme les communautés religieuses... »
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