Un futur test de dépistage précoce de carence en iode à l'HUB
22 mai 2025 - L’Hôpital universitaire de Bruxelles rappelle, à l'occasion de la Journée mondiale de la thyroïde du 25 mai, qu'il est urgent d’agir pour garantir à chaque citoyen un apport quotidien suffisant en iode, élément essentiel à la santé thyroïdienne. L’HUB développe un nouveau test de dépistage, basé sur la thyroglobuline comme marqeur sanguin.

Malgré la disponibilité du sel iodé, la majorité du sel consommé via les aliments industriels reste non iodé. Aujourd’hui, plus de la moitié des adultes en Europe ne reçoivent pas suffisamment d’iode. La situation est identique en Belgique. Les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables.
Une carence silencieuse, aux effets durables
L’iode est indispensable à la production des hormones thyroïdiennes, qui régulent le métabolisme, la croissance et le développement du cerveau. Un déficit, même modéré, peut entraîner :
- Un goitre (gonflement visible du cou causé par l’hypertrophie de la thyroïde),
- Des nodules thyroïdiens (petites masses dans la thyroïde, parfois actives),
- De l’hyperthyroïdie (production excessive d’hormones, provoquant nervosité, perte de poids, palpitations...).
« L’objectif n’est pas de consommer plus de sel, mais de remplacer le sel de table classique par du sel iodé, disponible dans tous les supermarchés », insiste le Dr Moreno-Reyes, chef de clinique au service de médecine nucléaire de l’HUB.
Un projet novateur porté par l’HUB
Afin de mieux surveiller le statut en iode de la population, l’HUB développe actuellement un nouveau système de détection précoce basé sur un biomarqueur sanguin : la thyroglobuline. Ce test, réalisé à partir de quelques gouttes de sang séchées sur papier filtre (comme pour le test de Guthrie chez les nouveau-nés), permettrait de suivre de manière simple, fiable et peu invasive la carence en iode à grande échelle, en particulier chez les femmes enceintes et les nourrissons.
Une étude pilote est en cours à l’Hôpital Erasme, en collaboration avec le service de gynécologie et les sages-femmes, avec des perspectives de déploiement à l’échelle européenne.
Appel aux autorités pour des mesures claires et urgentes
Le Dr Moreno-Reyes appelle les autorités fédérales et européennes à encourager l’usage systématique de sel iodé dans l’industrie agroalimentaire, à intégrer le suivi du statut en iode dans les politiques de santé publique et à mieux informer les citoyens, les professionnels de santé et les producteurs sur l’importance de l’iode.
« Il est incompréhensible qu’en 2025, dans des pays développés, les femme enceintes et les nouveau nés soient exposés a un risque de carence en iode et aux potentiels délétères effets liés à cette carence. », souligne le Dr Moreno-Reyes.