Étude DOLCE : DTG/3TC chez les patients naïfs immunodéprimés sévères (CD4< 200)

Lors du congrès HIV Glasgow ont été présentés les résultats, à 48 semaines de suivi, de l'étude DOLCE menée avec le soutien de la fondation argentine Huesped. Cette étude est importante et intéressante car elle constitue le premier essai évaluant l'efficacité virologique et la tolérance d'un traitement antirétroviral dual DTG/3TC par rapport à une trithérapie classique basée sur le dolutégravir chez des patients naïfs sévèrement immunodéprimés, leur nombre de cellules CD4 étant inférieur à 200 lors de l'inclusion.
DOLCE est une étude randomisée, multicentrique et menée en ouvert au Brésil et en Argentine. Elle a inclus 230 patients naïfs de tout traitement antirétroviral, qui ont été répartis en deux groupes équipotents pour recevoir soit une trithérapie classique basée sur le dolutégravir (DTG/TDF/XTC), soit une thérapie duale associant dolutégravir et lamivudine.
Ces patients étaient âgés de 35 ans en moyenne, 77% étaient de sexe masculin, 48,3% étaient hétérosexuels, 43,4% avaient < 00 cellules CD4 et 69% présentaient une charge virale >100.000 copies. Le suivi était de 48 semaines, et le critère primaire d'évaluation était la proportion de patients présentant une charge virale indétectable (<50 copies) en ITT et en PP.
Efficacité virologique à 48 semaines
En ITT et après 48 semaines de suivi, on constate que 82,2% des patients sous DTG/3TC présentaient une charge virale indétectable, vs 80,5% dans le groupe trithérapie basée sur le dolutégravir.
Toujours en ITT et, cette fois, au sein du groupe particulier des participants dont la charge virale, lors de l'inclusion, était supérieure à 100.000 copies, on constate que 80,9% des personnes sous DTG/3TC présentaient une charge virale indétectable, vs 76,6% des patients sous trithérapie classique.
En PP, on constate que 91,9% des patients sous thérapie duale DTG/3TC présentaient une charge indétectable, vs 91,2% des patients sous trithérapie basée sur le dolutégravir.
Enfin, le nombre de cellules CD4 a augmenté de 200 cellules sur la période de 48 semaines dans le groupe DTG/3TC, et de 177 dans le groupe trithérapie.
La marge de non-infériorité ayant été fixée à 10% pour cette étude, il apparaît que chez des patients naïfs sévèrement immunodéprimés, l'efficacité virologique du DTG/3TC est non inférieure à celle d'une trithérapie classique basée sur dolutegravir.
Tolérance
Sur le plan de la sécurité d'emploi et de la tolérance, on constate la survenue d'effets secondaires sévères chez 11,1% des patients du groupe DTG/3TC, et chez 12,9% de ceux sous trithérapie. Notons enfin que dix participants ont développé un syndrome inflammatoire de reconstitution immune : 6/153 dans le groupe DTG/3TC (3,9%) et 4/77 dans le groupe trithérapie (5,2%).
Réf: Figueroa MI et al. Présentation orale 024, HIV Glasgow 2024.